Catastrophe, collectif, ou plutôt groupe d'individualités, comme ils aiment à le dire, pratique la musique pop-acidulée, mais est aussi et surtout un groupe de touche-à -tout qui monte une comédie musicale dont la tournée commencera en septembre 2020 au CENTQUATRE-PARIS. Leur premier album, « La nuit est encore jeune » sorti en 2018 a d'ors et déjà été salué par la critique, et compte dans son fan-club Etienne Daho, qui les a placé dans son exposition "Daho l'aime pop !" la même année, à la Cité de la Musique.
Le groupe, donc, est crée en 2015 par Blandine Rinkel, chanteuse et écrivaine, Pierre Jouan, compositeur et musicien et Arthur Navellou, chanteur. Titre phare de ce premier album : Party in my Pussy : le ton est donné, ce groupe ne sera pas de ceux qui exposent leur prose sur un ton pessimiste ! Et pourtant, derrière cette joie et ces paillettes, ces costumes décalés se cache - à peine - une critique de la société 2.0. Des sujets graves sont abordés, l'air de rien ! Ils ont la vingtaine, et sont prêt à en découdre avec ce monde immobile et inquiétant, sans perdre pour autant leur fun et leur couleur !
Groupe à géométrie variable, il nous sont apparus sur scène au TNB à Rennes au nombre de 9 : 4 musiciens, 4 danseuses, 1 chanteurs... Euh.. Non... 3 musiciens, 1 chanteur, 1 chanteuse, 3 danseuses... Non plus... 3 musiciens dont 1 chanteur... ou 2... et... Bref vous l'aurez compris, ici tout le monde à plusieurs cordes à son arc, tout le monde fait tout, et c'est comme ça que c'est bien fait !
Catastrophe - GONG! - Photo Gwendal Le Flem - TNB 03/07/2020
Entre la performance et le concert, Catastrophe nous présente son travail suite à sa résidence au Théâtre National de Rennes, partenaire de la comédie musicale à venir avec le CENTQUATRE-PARIS. Un peu décontenancés, ils nous expliquent que ce projet s'est forgé autour de la question du temps, qui défile et se défile, qu'ils auraient voulu stopper. C'est alors que s'est pointé le confinement, lors même de cette réflexion. Le temps s'est bel et bien arrêté. Y sont-t-ils pour quelque chose ? On enquête et on les suit, pour l'instant, pas d'élément à charge. Mais une drôle de sensation pour eux, que d'avoir souhaité cet arrêt sur image et d'y être confronté.e.s ! Ils prônent le ralentissement et le retour à une attention au monde, aux proches. Si les réseaux sociaux nous ont bien dépannés pendant cette quarantaine mondiale, ils n'en dénoncent pas moins l'omniprésence, et sont critiques quant à nos dépenses de temps et d’énergie. On ne tombe pas dans un discours moralisateur, et surtout on voyage dans le temps, avec leur costume sooo Jacques Demy, et leur musique, aussi ! On va et vient entre les années 60 et aujourd'hui avec quelques touches rythmiques plus actuelles. Ils nous emmènent et bientôt on se retrouve debout à danser avec son voisin !
Oui !
Au spectacle qui oscille entre la comédie musicale, la performance et le concert !
Aux costumes multicolores qui insufflent la vie et l'envie de danser à tous les spectateurs !
Aux textes qui sans lourdeur nous amènent à réfléchir sur notre usage du temps !
Aux échanges avec le public, ça bouscule doucement, ça réveille bien !
Catastrophe - GONG! - Photo Gwendal Le Flem - TNB 03/07/2020
Mais...
On y retrouve tant de Philippe Katerine, ou des Little Rabbit, groupe de ouf qui a fait le "back ground" de Katerine pendant quelques temps qu'il faut faire un effort pour s'en détacher, et qu'on en devient presque circonspect !
Alors ?
Alors, on y va ! Si on s'arrête à chaque fois que "Ça ressemble vachement à ", on n'ira plus voir grand chose ! Inspiré.e.s ou pas de ces artistes, il n'empêche qu'ils nous entraînent dans leur rythme, dans la joie, sans pour autant se départir de réflexion sur ce qu'ils traversent, qu'on traverse. On y va, en décembre au TNB pour voir une comédie musicale !
Lien Catastrophe : http://lacatastrophe.fr/