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  • Photo du rédacteurGwendoline Landais

SIDI LARBI CHERKAOUI - Nomad

Dernière mise à jour : 19 janv. 2021

Sidi Larbi Cherkaoui était de nouveau de passage au Théâtre National de Bretagne cet automne 2020. Le danseur et chorégraphe belge nous a offert un spectacle qui souffle au visage du spectateur et de la spectatrice du chaud, beaucoup de chaud, mais aussi un peu de froid. On retrouve sur le plateau les thèmes qu'il aborde à l'envie, le métissage, l'écologie, avec en fond de scène un désert craquelé et un ciel changeant jusqu'à la destruction, la spiritualité, en mêlant l'Adhān ou appel à la prière, les chants sacrés soufies, les chants traditionnels des îles Amami au Japon à la musique électronique, le tout en alternant le live et la musique enregistrée. Sa chorégraphie met comme toujours en valeur la corporéité de ses danseur.se.s dans une souplesse presque douloureuse. Les corps se meuvent dans l'espace mais aussi dans leur propre chaire, à se demander de quoi sont faites les articulations de ces artistes ! Des animaux mythiques, futuristes ou au contraire originels apparaissent aussi, s'animent sous nos yeux dans une lumière troublante, et les silhouettes de tribales à futuristes, évoluent dans la pénombre.



Sidi Larbi Cherkaoui "arabe, blanc, homosexuel et végétalien" pour le citer dans un article de 2017*, qui collabore régulièrement avec Damien Jalet, Akrmam Khan, nous rappelle par ses œuvres que la danse, les arts vivants ne sont que métissage de cultures et d'époques. Et l'on comprend, chacun comme il l'entend, que des messages sont présents dans cette danse riche. On rêve devant une scénographie augmentée par la vidéo, et l'on saisit que danser et regarder danser n'est jamais neutre, doit interpeller encore et toujours sur les préoccupations d'un monde toujours plus complexe, parfois trop fermé. Sidi Larbi Cherkaoui tend ainsi à élever les autres, danseurs et spectateurs par une poésie spirituelle riche en symboles.

Après le spectacle, deux danseurs reviennent avec nous en bord de scène pour partager le processus de création qui nous dit tant du spectacle auquel nous venons d'assister. Mohamed Toukabri et Nick Coutsier nous racontent leur rencontre avec le chorégraphe, leur travail, leur perception. Mohamed Toukabri nous rappelle ainsi que la danse est "une négociation perpétuelle avec les autres danseurs, qui la rend d'autant plus vivante : c'est l'enjeu même de la danse, s'abandonner, suivre, ensemble".


Mohamed Toukabri Nick Coutsier danseurs Nomad Sidi Larbi Cherkaoui
Mohamed Toukabri et Nick Coutsier, danseurs de Nomad

De gauche à droite, Mohamed Toukabri et Nick Coutsier


Les solos, quant à eux, nous raconte Nick Coutsier, sont créés pour les danseurs actuels, selon leur formation, leur histoire, leur corps, "dans l'inclusion de chaque langage corporel, de chaque code". Ainsi le classique, le contemporain, le hip-hop, le traditionnel se mêlent sans réelles frontières pour nous ramener à une hybridation délicate.

L'engagement, les engagements de Sidi Larbi Cherkaoui sont mis en évidence dans ses spectacles ; si les danseurs, danseuses et les codes, les danses et les musiques viennent de partout, sont d'origines multiples, c'est peut-être pour mieux nous faire sentir l'importance de notre présent, et de ce que nous voulons faire du futur, qu'il nous présente parfois ici sous ses aspects les plus dramatiques.


Oui !

A cette approche thématique d'un monde en perpétuel changement, dans la beauté, la beauté, sans jamais pour autant nous laisser neutre,

A ce décor, simple et complexe, qui use sans abuser du numérique pour mieux nous ramener à la nature,

A cette approche de la spiritualité, mais surtout à la fusion de tout, de tous, pour faire toujours émerger l'humain...


Mais...

Pour une fois, peu de femmes - deux seulement sur onze danseurs... Mais on ne va pas imposer des quotas dans les arts !!

Alors ?

Mais on y va, bien sûr ! Ce spectacle tourne et tournera, allez-y, quoi qu'il arrive... La fermeture des théâtres et salles de spectacle nous rappelle l'urgence de voir chacun d'entre eux. Ils sont fragiles, ont besoin de spectateurs pour vivre et se transmettre...

Allez y ou voyez le sur arte+ :

Nomad, filmé au Théâtre National de Bretagne à Rennes le 17/10/2020, visible sur arte+ jusque avril 2021 :

Propos recueilli lors de la rencontre de bord de scène au Théâtre National de Bretagne le 17-09-2020.


Site de EastMan, à la production et diffusion des œuvres de Sidi Larbi Cherkaoui :



Générique


Chorégraphie et mise en scène : SIDI LARBI CHERKAOUI

Composition musique : SIDI LARBI CHERKAOUI, FELIX BUXTON, KASPY N’DIA

Musique complémentaire : YARKIN FEATURING THE SUFI VOCAL, MASTERS AL ADHAN, AL QANTARAH, FADIA TOMB EL-HAGE, OLI SAVILL (PERCUSSION), et les chants traditionnels des Îles Amami au Japon Musique : FELIX BUXTON Musique live : KASPY N’DIA Costumes : JAN-JAN VAN ESSCHE Décors : WILLY CESSA, ADAM CARRÉE

Éclairage : WILLY CESSA, SAM MARY Montage vidéo : PAUL VAN CAUDENBERG Assistant à la chorégraphie / répétiteur : SHAWN FITZGERALD AHERN, OSCAR RAMOS Conseiller artistique et associé : VÁCLAV KUNEŠ Coach vocal : ANNA SATO Musique conçue par DUNCAN F. BROWN Régisseur général : MICHAEL PELLIS Techniciens : WILLY CESSA, SAM MARY, EMMANUEL LARUE

Habillage : CAROLINE WITTEMANS Réalisation décors : MARTIN BAARDA Son : ELRIC REINARTZ Production/directeur de tournée : ARNOUT ANDRÉ DE LA PORTE Remerciements : FRANCESCA MARIA AMANTE, SABINE GROENENDIJK, VOJTĚCH RAK, ANTONIN RIOCHE, FILIP STANĚK, NICOLA LEAHEY, JASON KITTELBERGER, KARTHIKA NAÏR, CARLY HEATHCOTE

Danseuses et danseurs : STEPHANIE AMURAO VERDIANO CASSONE NICK COUTSIER MABROUK GOUICEM NEMO OEGHOEDE WANG QING OSCAR RAMOS MOHAMED TOUKABRI KAZUTOMI ‘TSUKI’ KOZUKI JONAS VANDEKERCKHOVE POL VAN DEN BROEK

Production : Eastman. Coproduction : 420PEOPLE, Cultuurcentrum Berchem. Avec l’aide du Gouvernement Flamand, Fondation BNP Paribas. Eastman est en résidence à deSingel Campus des Arts international, Anvers.

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